Suite au courrier du président de la FFME, Pierre YOU, concernant le déconventionnement des falaises, et de l’emballement médiatique qui a fait suite, je tenais à expliquer, objectivement, les tenants et les aboutissants de ces conventions sur les sites naturels d’escalade (SNE), et des implications qui vont s’en suivre.

falaise panaroma

L’historique :

Les conventions ont été mises en place, suite au grand boom de l’escalade des années 80, et des interdictions de falaises devant cette nouvelle population grimpante, bariolée, et « indisciplinée ». La FFME présente au propriétaires (Mairies, Privés) une convention qui les décharge de toute responsabilité, quant à l’escalade, et elle en devient « Gardien de la Chose ». En 2010, l’accident de Vingrau, vient déstabiliser le schéma des SNE, et plus précisément celui des falaises conventionnées. La Fédération est jugée « Responsable sans faute » au titre du gardien de la chose, et à verser 1,6 millions d’€ de dommage et intérêts, sans même tenir compte des circonstances de l’accident. Deux autres affaires attendent leur jugement et risquent de mener au même résultat. Les falaises sont classées en milieu non spécifique, de ce fait l’escalade en SNE est accessible à tous nos enfants, dans le cadre scolaire.

Que faire :

  • Devant le risque financier, l’assureur de la FFME lui laisse 3 choix :
    • Trouver un autre assureur
    • Garder les anciennes conventions avec un surcoût de 10€ par licencié FFME pour cette année
    • Dénoncer ces anciennes conventions et conserver la couverture pour les nouveaux contrats d’entretien passés par la FFME, moyennant un surcout de 3€ par licenciés La solution 3, a été adoptée au dernier Conseil Administration de la Fédération du 7 Mars 2020.
  • La FFME, depuis quelques années propose un autre mode de gestion, auprès des propriétaires (Mairies, Privés) qui restent garde de la chose, par un contrat d’entretien. La FFME peut et veut jouer ce rôle par l’intermédiaire de ses comités territoriaux départementaux qui en ont la volonté, les moyens et les compétences.
  • Faire évoluer la loi sur cette notion de « responsabilités sans faute » surtout autour d’activités qui sont qualifiées d’activités à risque et dans lesquelles le milieu, par définition, ne sera jamais complètement sécurisé.

D’ailleurs le pratiquant accepte en toute conscience cette part de risque résiduel qu’il doit apprendre à gérer. Mais là, force est de constater, que le projet est long, incertain et semé d’obstacles, au niveau du temps que cela demande (allers-retours Assemblée Nationale Sénat, décrets applications) et l’ultimatum de l’assureur.

Le Comité Savoie :

Le comité intervient et développe les SNE de son territoire. Il en est un des acteurs principaux, L’équipement, l’entretien des falaises représente 25% de son temps et près de 30 000€ /an, sans compter les heures bénévoles.

Et les Grimpeurs dans tout ça ?

  • Peu ou prou, 10% des grimpeurs sont licenciés FFME, par contre ils supportent juridiquement et financièrement l’activité de 100% des grimpeurs qui vont sur les falaises conventionnées. 100 000 Licenciés FFME, 2300 en Savoie.
  • Imaginez si nous étions tous licenciés (ex : parapente), 1 million de grimpeurs 23 000 en Savoie, le poids qu’aurait les falaises d’escalade devant, le ministère, nos collectivités locales, la FFME, etc. On n’en est pas encore là.
  • Et que donnent pour nos falaises les assureurs, magasines, associations ? Seules, participent, certaines entreprises, fédérations, collectivités locales et régionales, et les équipeurs qui sans eux notre appétit de nouvelle grimpe serait cantonné dans les SAE.

IMG_6945

Soyons responsable de notre activité, partageons-la, mais ne la consommons pas.

Frédéric JUAREZ

Président Comité Territorial Montagne Escalade Savoie FFME